• Le programme d’observateur des pêches

Dans le souci d’une gestion appropriée des ressources halieutiques, la convention des Nations-Unies 1982 sur le Droit de la mer, ratifiée par le Sénégal, en son article 62, reconnaît aux Etats côtiers, la possibilité d’embarquer des observateurs à bord des navires de pêche opérant dans leur Zone Economique Exclusive (ZEE). En conformité avec ces dispositions, le Sénégal a mis sur pied en 1982 un programme observateur dans le cadre du Projet de Protection et de Surveillance des Pêches (PSPS) avec l’appui de la coopération Canadienne. 

Selon la Loi portant Code de la Pêche maritime, « Les observateurs sont des agents recrutés par le Ministère chargé de la pêche maritime et ont pour fonction générale d’observer les activités de pêche à la lumière des obligations souscrites par le titulaire de la licence et relatives, notamment, aux engins, aux zones de pêche, à la quantité et à la nature des espèces capturées et de rendre compte aux autorités compétentes ».

Depuis l’avènement du la Loi 2015-18 portant Code de la pêche maritime, l’obligation d’embarquer n’est systématique que pour les navires étrangers autorisés à pêcher dans la ZEE sénégalaise. Cependant, pour des besoins de la recherche, des observateurs peuvent être embarqués à bord des navires sénégalais. Par ailleurs, dans le cadre de la mise en œuvre des recommandations de l’ICCAT, dont l’application est obligatoire, les navires thoniers Sénégalais sont tenus de recevoir des observateurs. Les modalités de l’embarquement sont en cours d’élaboration entre l’Administration des Pêche (DPM, DPSP et CRODT) et les armateurs (Lettre Circulaire N°646/MPEM/DPM/SN/mga du 20 avril 2016).

  • Prise en charge des primes de mer des observateurs

Les primes de mer des observateurs ont toujours été prises en charge par les armateurs. Cette procédure n’est plus applicable aux armateurs de l’Union Européenne qui a procédé au renouvellement de l’Accord de Partenariat pour une Pêche durable avec le Sénégal, pour compter du 1er janvier 2015. En effet, le Protocole de pêche, signé en novembre 2015, stipule que le salaire des observateurs est à la charge de l’Etat du Sénégal. Il est accordé néanmoins, au programme des observateurs, une contribution de 400 euros, par navire et par an.

  • Inspection aux sites de débarquement et dans les établissements de traitement

LA DPSP, à travers la Division Inspection et Contrôle, dispose d’une équipe d’Inspecteurs chargés  d’effectuer quotidiennement des contrôles au niveau du Port de Dakar et des établissements de traitement des produits de la pêche. Cette activité consiste à contrôler tous les navires de pêche ou transporteurs de produits de pêche (sénégalais ou étrangers) qui accostent au port.

Au niveau des sites de débarquement  et de transformation des produits de la pêche artisanale, les contrôles  de conformité à la règlementions sont assurées par les agents des services déconcentrés de la pêche et de la surveillance.

  • Certification de l’origine licite des captures exportées

Dans le cadre de la lutte visant à prévenir, décourager et éradiquer la pêche illicite non déclarée et non réglementée, il est institué, par Arrêté n° 1975 en date du 05/03/ 2010, un certificat de capture, dont les objectifs sont :

  • d’assurer la traçabilité des produits de la pêche à toutes les étapes de la capture à la commercialisation, y compris la transformation et le transport.
  •  de certifier de la conformité aux règles de conservation et de gestion durable des ressources biologiques marine lors de la capture des produits halieutiques destinés à l’exportation vers les pays de la Communauté Européenne. A ce jour, le certificat de capture est exigé pour presque toutes les destinations.
  • Situation de la sécurité de la pêche artisanale

La sécurité en mer des pêcheurs artisans est gérée par Division de la Sécurité de la Pêche artisanale (DSPA) et s’articule autour de (04) activités phares que sont :

  • Suivi des évènements marins:

Il consiste à assurer une veille permanente pour le suivi et la gestion de la sécurité des embarcations et des pêcheurs évoluant au Sénégal et hors ZEE avec les différentes parties prenantes impliquées dans ce processus. Ceci permet de répertorier à temps réel les différends événements marins et enclencher avec les différentes parties prenantes les actions qui s’imposent notamment l’alerte et ou le sauvetage.

  • Programme de formation et sensibilisation des pêcheurs artisans

Cette année, à cause de la pandémie de COVID 19, la campagne nationale de formation et sensibilisation des pêcheurs artisans initialement prévue au deuxième trimestre n’a pu se tenir comme à l’accoutumée.

Cependant, les missions des brigades de surveillance participative ont permis de sensibiliser pêcheurs en mer sur les risques d’accidents, le port du gilet, le respect des consignes météorologiques, entre autres.

Dans la même veine, les radios communautaires ont été fortement mobilisées pour la sensibilisation. Dans cette dynamique la DPSP a procédé au renforcement des capacités leurs animateurs, récemment organisés en réseau, sur la sécurité en mer.

  • Programme de géolocalisation des pirogues de pêche artisanale

Actuellement, le secteur de la pêche au Sénégal est caractérisé par une pleine exploitation voire une surexploitation de la plupart des stocks de ressources halieutiques. Ainsi, les artisans pêcheurs vont de plus en plus loin en mer avec des risques d’accidents et des pertes en vies humaines qui avoisinent 100 morts annuellement.

Pour faire face à ces deux impératifs, le MPEM, à travers la Direction de la Protection et de la Surveillance des Pêches (DPSP), a entamé un programme de géolocalisation des embarcations de pêche artisanale avec le concours des acteurs ainsi que des partenaires techniques.

Cette géolocalisation consiste à installer des balises à bord des pirogues qui permettent de fournir, avec précision, à la plateforme de la DPSP, des informations actualisées sur la position, l’identité, le type de pêche, le cap, la vitesse de la pirogue, la date, l’heure et d’autres paramètres liés à la sécurité.

Présentement 271 balises sont en phase test à travers 05 programmes. Pour finaliser le processus, la DPSP a organisé du 28 septembre au 02 octobre 2020, des tests finaux d’évaluation, à vraie grandeur, de la géolocalisation pour le choix d’un système.

La DPSP est toujours dans l’attente de la décision de l’Autorité pour la finalisation du processus.

  • Programme gilet de sauvetage

Ce programme, démarré en 2003, avait comme objectif principal de doter l’ensemble des pêcheurs du Sénégal en gilets de sauvetage aux fins de réduire les pertes en vie humaine en mer. Il a été renforcé ces dernières années par une mise à disposition régulière d’un lot de vingt-mille (20 000) gilets cédés à un prix subventionné ; le prix de cession passant de 5 000 à 2 500 francs.